Revenir à la liste des œuvres La bibliothèque mobile de littérature québécoise

Les anciens Canadiens

Philippe Aubert de Gaspé

Lire maintenant

Description

Considéré ici comme épopée nationale fondatrice, là comme le premier grand roman de l'histoire québécoise, le roman Les anciens Canadiens s'impose parmi les œuvres canoniques de la littérature au Québec, étant l'une des plus importantes du XIXe siècle. Son auteur, Philippe Aubert de Gaspé (père), est un bureaucrate détourné de sa profession de shérif pour cause de délit (il s'enfuit d'abord dans son manoir de Saint-Jean-Port-Joli, puis est emprisonné un peu plus de trois ans à Québec). Sa réclusion le conduit à se plonger dans la lecture d'écrivains français et anglais et, s'inspirant du courant du roman historique, il propose une traversée romancée de la transformation de la société depuis le régime seigneurial (fortement idéalisé) jusqu'à la vie après la Conquête de 1760.

Le récit est construit autour de l'amitié entre le Canadien Jules d'Haberville et l'Écossais Archibald Cameron of Locheill, amitié malmenée par les événements politiques. La trame romanesque oscille entre des tableaux dépeignant les coutumes canadiennes et fixant des éléments de folklore, et de grandes fresques historiques et politiques. Les enjeux de « race » et de nation sont omniprésents, l'opposition entre Français et Anglais étant complexifiée par la présence de l'Écossais et du « Sauvage » (l’Autochtone). C'est néanmoins autour du cas de la famille d'Haberville que se construit le roman, passant de l'opulente noblesse à une réinvention sociopolitique dans la nouvelle réalité de la Province of Quebec.

Dès sa parution en 1863, l'œuvre connaît un grand succès (on pourrait parler du premier best-seller de l’histoire québécoise), appelant une deuxième édition rapide, étant traduite en anglais et faisant l'objet d'une adaptation théâtrale. Son accueil est également très favorable, le roman s'inscrivant dans la mouvance de la définition de l'identité canadienne. Sollicité à titre de conseiller, l'abbé Henri-Raymond Casgrain en réclamera une certaine paternité ; il sera à tout le moins un vecteur de la reconnaissance de l'auteur. Ce que différents commentateurs qualifient alors de chef-d'œuvre traverse les époques comme une icône de l'histoire nationale mise en récit.

Choix d'études

Réjean Beaudoin, Naissance d’une littérature. Essais sur le messianisme et les débuts de la littérature canadienne-française (1850-1890), Montréal, Éditions du Boréal, 1989, p. 115-137.

Jacques Cardinal, La paix des Braves. Une lecture politique des Anciens Canadiens de Philippe Aubert de Gaspé, Montréal, XYZ éditeur, 2005, 207 p.

Nicole Deschamps, « Les “anciens Canadiens” de 1860 : une société de seigneurs et de va-nu-pieds », Études françaises, vol. 1, n° 3, octobre 1965, p. 3-15.

Maurice Lemire, « Les anciens Canadiens, roman de Philippe Aubert de Gaspé », dans Maurice Lemire (dir.), Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome I : des origines à 1900, Montréal, Éditions Fides, 1978, p. 16-24.

Roger Lemoine, « Les anciens Canadiens ou l’envers de Charles Guérin », Les Cahiers des Dix, vol. 49, 1994, p. 139-158.

Gilles Marcotte, « Comment devenir un “ancien Canadien” », postface aux Anciens Canadiens, Montréal, Éditions du Boréal, 2002, p. 477-491.

Notes sur l’édition

Date de parution : L’édition originale des Anciens Canadiens est parue en 1863 chez les éditeurs-imprimeurs Desbarats et Derbishire, situés à Québec, sous la direction du Foyer Canadien. Dès l’année suivante paraît une deuxième édition du roman revue par l’auteur, chez les mêmes éditeurs. Pour plus de détails sur les premières éditions du texte, on se référera à l’édition critique publiée par les Presses de l’Université de Montréal.

Texte de référence : Philippe Aubert de Gaspé, Les anciens Canadiens, édition critique établie par Aurélien Boivin, Montréal, Presses de l’Université de Montréal (Bibliothèque du Nouveau Monde), 2007, 782 p.

Établissement du texte : Le texte présenté correspond à l’édition établie par les Presses de l’Université de Montréal. Nous ne reprenons toutefois que le texte rédigé par Philippe Aubert de Gaspé, sans l’appareil critique (commentaires, notes, variantes et annexe) d’Aurélien Boivin. Les notes infraginales (numérotées) et les « Notes et éclaircissements » (numérotés en chiffres romains, pour le chapitre, et d'une lettre de l'alphabet) intégrés à la présente édition sont tous ceux de l’auteur lui-même, Philippe Aubert de Gaspé. Ce texte est fondé non sur l’édition princeps, mais sur la deuxième édition, revue par l’auteur et parue en 1864. Le texte de l’édition des Presses de l’Université de Montréal respecte la langue de l’époque de l’auteur et préserve donc les tournures et graphies archaïques (comme « collége » et « privilége »), tout en normalisant l’usage des signes typographiques (trait d’union, accent circonflexe, accentuation des majuscules) et en rectifiant les coquilles évidentes. Les seules modifications introduites à l’occasion de la présente édition numérique visaient, en de rares cas, à rectifier des coquilles subsistantes, en conformité avec les intentions éditoriales d’Aurélien Boivin et des Presses de l’Université de Montréal.

Accès à l'édition originale numérisée : Philippe Aubert de Gaspé, Les anciens Canadiens, Québec, Desbarats et Derbishire, 1864 [2e édition, revue par l’auteur].

Accès au texte de l'œuvre en version brute (format markdown) : aubert-de-gaspe-anciens-canadiens.md

Date de publication de l'édition numérique : 2020

ISBN de l'édition numérique : 978-2-924446-18-8

DOI de l'édition numérique : https://doi.org/10.47123/ALMY4164