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Jean Rivard

Antoine Gérin-Lajoie

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Description

En 1862, lorsqu’il publie Jean Rivard, le défricheur sous forme de feuilleton dans Les Soirées canadiennes, Antoine Gérin-Lajoie souhaite avoir un impact positif sur l’avenir de la nation canadienne : les jeunes hommes, au sortir des collèges classiques, se retrouvent devant une certaine saturation des débouchées du côté des professions libérales. Il présente aux lecteurs le compte rendu d’un autre destin, un parcours exemplaire, celui d’un jeune homme intelligent et déterminé qui atteindra l’indépendance de fortune en défrichant une terre du canton de Bristol. Deux ans plus tard, Gérin-Lajoie récidive en publiant Jean Rivard, économiste dans Le Foyer canadien. Ce deuxième texte se décline en deux parties. Dans la première, l’auteur décrit le rôle joué par Jean Rivard dans le développement de sa communauté, dont il sera élu maire avant d’accéder aux fonctions de député. Dans la seconde, le narrateur évoque sa rencontre avec Jean Rivard, quinze ans plus tard, et la décision qu’il aurait alors prise d’écrire l’histoire édifiante de ce personnage hors du commun. Publiés séparément en 1874 et 1876, les deux volets de la saga de Jean Rivard sont réunis en un seul volume en 1877. Ce roman à thèse constituera un véritable « évangile rustique de la race » (Camille Roy) auquel ont pu aisément s’identifier les tenants de l’agriculturisme. Comme le rappelle Maurice Lemire, Jean Rivard « jouit de nombreuses rééditions et fut distribué à plusieurs générations d'écoliers ». Des études plus récentes – dont celle de Robert Major, Jean Rivard ou l’art de réussir (1991) – ont plutôt tendance à souligner le caractère très « américain » de Jean Rivard, sorte de self-made man canadien, et à mettre en lumière l’utopie capitaliste que la fusion des valeurs religieuses et libérales permet de mettre en place à l’intérieur du roman.

Choix d'études

Martin Dubé, « Jean Rivard, le défricheur : récit de la vie réelle ? », dans Incidences, vol. IV, n° 1 (1980), p. 19-36.

Susanna Finnell, « Jean Rivard comme biblio-texte dans Les enfantômes de Réjean Ducharme », dans Voix et images, vol. XI, n° 1 (1985), p. 96-102.

Rosanna Furquiele, « Mythe et démythification. Une lecture idéologique de Jean Rivard et Trente arpents », thèse de doctorat, Toronto, Université de Toronto, 1983.

Maurice Lemire, « Jean Rivard d’Antoine Gérin-Lajoie : un plan de conquête économique », thèse de doctorat, Québec, Université Laval, 1962.

Maurice Lemire, « Jean Rivard, le défricheur et Jean Rivard, économiste, romans d’Antoine Gérin-Lajoie », dans Maurice Lemire (dir.), Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec : tome I, des origines à 1900, Montréal, Fides, 1987, p. 410-415.

Robert Major, « D’un ours bien léché... Bestiaire et idéologie dans Jean Rivard », dans Voix et images, vol. XI, n° 1 (1985), p. 76-95.

Robert Major, Jean Rivard ou L’art de réussir. Idéologies et utopie dans l’œuvre d’Antoine Gérin-Lajoie, Québec, Presses de l’Université Laval, 1991.

Bernard Proulx, Le roman du territoire, Montréal, Université du Québec à Montréal, 1987.

Notes sur l’édition

Date de parution : Jean Rivard : scènes de la vie réelle est un roman divisé en deux parties majeures, publiées initialement de façon autonome : Jean Rivard, le défricheur et Jean Rivard, économiste. Jean Rivard, le défricheur a d’abord paru dans les Soirées canadiennes en 1862 alors que la première édition de Jean Rivard, économiste a été publiée dans le Foyer canadien en 1864. En 1877, un volume regroupant les deux ouvrages est publié chez J.B. Rolland & fils libraires-éditeurs et s’intitule Jean Rivard : scènes de la vie réelle. L’œuvre a connu plusieurs rééditions depuis 1877 dont la plus récente en 2008 aux Éditions du Boréal. Pour plus de détails sur ces différentes éditions, se référer au site L'Île, l’infocentre littéraire des écrivains québécois.

Texte de référence : Antoine Gérin-Lajoie, Jean Rivard : scènes de la vie réelle, Montréal, J.B. Rolland & fils libraires-éditeurs, 1877, 205 et 227 p.

Établissement du texte : Cette édition numérique de Jean Rivard : scènes de la vie réelle est basée sur la toute première édition du volume en 1877, dernière édition publiée du vivant de l’auteur. Celle-ci a été réalisée à partir des mêmes plaques d’impression que les éditions originales de Jean Rivard, le défricheur (1874) et de Jean Rivard, économiste (1876), de sorte que sa pagination n’est pas continue, mais recommence à la suite du premier récit. De plus, son texte est rigoureusement identique à celui des premières éditions en volume. Le texte de notre édition numérique respecte la langue de l’époque de Gérin-Lajoie et préserve ainsi les tournures et graphies archaïques (comme « clientelle », « par derrièr’ » et « entr’aider ») tout en normalisant l’usage des signes typographiques (trait d’union, accentuation des majuscules, tirets et guillemets dans les dialogues) et en rectifiant les coquilles évidentes. L’usage des longues séries de points de suspension a cependant été préservé. Certaines abréviations, comme « St. », « Ste. » et « J. C » ont été normalisées (« Saint », « Sainte » et « Jésus-Christ »).

Accès à l'édition originale numérisée : Antoine Gérin-Lajoie, Jean Rivard : scènes de la vie réelle, Montréal, J.B. Rolland & fils libraires-éditeurs, 1877, 205 et 227 p.

Accès au texte de l'œuvre en version brute (format markdown) : gerin-lajoie-jean-rivard.md

Date de publication de l'édition numérique : 2020

ISBN de l'édition numérique : 978-2-924446-23-2

DOI de l'édition numérique : https://doi.org/10.47123/ZETU5092