Description
Regards et jeux dans l’espace est le seul ouvrage qu’Hector de Saint-Denys Garneau publie de son vivant. Le recueil se compose de sept suites poétiques de longueur variable et du poème « Accompagnement », qui lui sert d’épilogue. Cette structure peut être envisagée comme un parcours linéaire, mais également comme une composition spatiale à l’intérieur de laquelle les diverses parties se répondent et se contestent mutuellement. Les poèmes sont rédigés en vers libres, dans une langue simple qui s’apparente à la prose. Les thèmes de l’errance, de l’envol et de la chute y structurent les mouvements intimes d’un sujet fragile et inquiet, en perpétuel recommencement de lui-même. Signe peut-être que ces constantes remises en question n’avaient pas permis au poète d’atteindre l’équilibre souhaité, Garneau en retire tous les exemplaires des librairies quelques mois seulement après la parution de l’ouvrage. Malgré quelques critiques dissonantes, Regards et jeux dans l’espace est considéré dès sa publication comme une œuvre phare de la modernité littéraire. Son rayonnement demeure toutefois limité jusqu’à la mort de l’auteur, dans des circonstances qui en conduisent plusieurs à envisager la thèse du suicide. Pour ceux-ci, Garneau incarne dès lors la figure du poète maudit, victime d’une société aliénante. La reprise de Regards et jeux dans l’espace dans Poésies complètes, en 1949, puis dans Œuvres, en 1971, assure une plus grande visibilité au recueil, et si les écrivains de la Révolution tranquille mettent à distance la figure de Garneau, qui représente à leurs yeux l’image typique du bourgeois replié sur lui-même, le développement d’une poésie plus intimiste à partir des années 1980 consacre définitivement la réputation du poète.
Choix d'études
Paul Bélanger (dir.), Saint-Denys Garneau : la clef de lumière, Montréal, Noroît, 2004.
Frédérique Bernier, « Figure d’une absence. Poétique de l’icône chez Saint-Denys Garneau », dans Ginette Michaud et Élisabeth Nardout-Lafarge (dir.), Constructions de la modernité au Québec, Montréal, Lanctôt, 2004, p. 106-120.
Frédérique Bernier, La voix et l’os : imaginaire de l’ascèse chez Saint-Denys Garneau et Samuel Beckett, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2010.
Michel Biron, L’absence du maître. Saint-Denys Garneau, Ferron, Ducharme, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2000.
Michel Biron, François Dumont et Élisabeth Nardout-Lafarge, « Saint-Denys Garneau, l’écriture ou la quête de soi », dans Histoire de la littérature québécoise, Montréal, Boréal, 2007, p. 262-270.
Jacques Blais, « Garneau et la distance ironique », dans De l’ordre et de l’aventure. La poésie au Québec de 1934 à 1944, Québec, Presses de l’Université Laval, 1975, p. 147-157.
Jacques Blais, Saint-Denys Garneau et le mythe d’Icare, Sherbrooke, Cosmos, 1973.
Robert Élie, « Introduction », dans Hector De Saint-Denys Garneau, Poésies complètes. Regards et jeux dans l’espace. Les solitudes, Montréal, Fides, 1949, p. 11-28.
Sylvain Gagné, « Les figures du poète Saint-Denys Garneau dans le discours critique, de 1937 à 1993 », thèse de doctorat, Montréal, Université de Montréal, 1996.
Romain Légaré, L’aventure poétique et spirituelle de Saint-Denys Garneau, Montréal, Fides, 1957.
Jean Le Moyne, « Saint-Denys Garneau, témoin de son temps », dans Convergences, Montréal, Hurtubise HMH, 1977, p. 219-241.
Jean-Louis Major, « Saint-Denys Garneau et la poésie », dans Études françaises, vol. 8, n° 2 (mai 1972), p. 176-195.
Jean-Louis Major, « Saint-Denys Garneau ou l’écriture comme projet de soi », dans Voix et images, n° 58 (automne 1994), p. 12-25.
Gilles Marcotte, « Pauvreté d’Hector de Saint-Denys Garneau », dans Gilles Routhier et Jean-Philippe Warren (dir.), Les visages de la foi. Figures marquantes du catholicisme québécois, Montréal, Éditions Fides, 2003, p. 115-121.
Robert Vigneault, « Regards et jeux dans l’espace, recueil de poésies d’Hector de Saint-Denys Garneau », dans Maurice Lemire (dir.), Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec : tome II, 1900-1939, Montréal, Fides, 1987, p. 949-956.
Robert Vigneault, Saint-Denys Garneau à travers Regards et jeux dans l’espace, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 1973.
Voix et images, vol. XX, n° 1 (1994). [Dossier consacré à Garneau]
Notes sur l’édition
Date de parution : Le recueil a été publié pour la première fois en 1937 à Montréal.
Texte de référence (et édition originale) : St-Denys-Garneau, Regards et jeux dans l’espace, Montréal, s. n., impression à la Librairie dominicaine, 1937, 85 p.
Établissement du texte : Le texte que nous reprenons est conforme à l’édition originale de l’ouvrage parue en 1937, publiée selon les volontés de l’auteur, puis retirée du marché, toujours selon ses souhaits. Le texte que nous avons établi respecte la langue de Garneau. À l’occasion de la présente édition numérique, nous avons toutefois normalisé l’usage des signes typographiques (trait d’union, accent circonflexe, accentuation des majuscules) et rectifié les coquilles évidentes. Les rejets de vers à la ligne (probablement pour cause de vers trop longs) sont maintenus, comme ils créent un rythme propre à l’édition originale.
Accès au texte de l'œuvre en version brute (format markdown) : saint-denys-garneau-regards-et-jeux-dans-lespace.md
Date de publication de l'édition numérique : 2020
ISBN de l'édition numérique : 978-2-924446-22-5
DOI de l'édition numérique : https://doi.org/10.47123/VAVW8433