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Chroniques

Arthur Buies

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Description

Arthur Buies aura été un franc-tireur, un anticlérical, un écrivain libéral radical dans une société largement conservatrice. Son hebdomadaire La lanterne, qu’il rédige seul en 1868 et 1869, ébranle les colonnes du temple. Pourtant, devenu disciple du curé Labelle, qui fut la figure de proue de la colonisation des Laurentides, il semble se réconcilier avec Dieu à la fin de la décennie 1870. Si certains commentateurs – comme Jules-Paul Tardivel – seront heureux d’affirmer que l’écrivain est ainsi rentré, progressivement, dans le rang, nul doute, à relire aujourd’hui ses textes des années 1880 et 1890, qu’il garde malgré tout la même ironie devant un clergé se mêlant des affaires temporelles.

À partir du début des années 1870, Arthur Buies est aussi chroniqueur dans Le Pays (journal des rouges), au National, à La Minerve puis à L’Opinion publique. La popularité de la chronique – mais également sa dépréciation dans le système des genres – explique, vraisemblablement, la marginalisation de Buies dans l’histoire littéraire du Québec. Il excelle pourtant dans ce genre périphérique, avec une liberté indéniable. Buies écrit dans L’Opinion publique, le 12 décembre 1872 : « Et voilà pourquoi la chronique est si difficile ; tantôt sur un pied, tantôt sur l’autre, bondissant à perpétuité sur la corde roide, le chroniqueur est un vrai nègre. Avec cela que le moindre écart le rend ridicule ou insupportable ; il faut être génie pour braver tant de périls. Croyez-vous que je n’aimerais pas mieux faire un discours en parlement ou rédiger un bill ? Cela ne demande ni style, ni idées ; au contraire. »

Traitant tantôt de la perfectibilité de l’être humain ou de la peine de mort, tantôt du nez d’un habitant venu entendre un discours de Louis Fréchette ou des mauvais trottoirs de la rue Saint-Jean à Québec, le chroniqueur Buies passe du sérieux au grotesque avec une aisance rare. Pour Laurent Mailhot, c’est là l’œuvre du meilleur écrivain canadien-français du XIXᵉ siècle. Toutes ces chroniques, que Buies a lui-même publiées en volumes (Chroniques, 1873 et 1875 ; Petites chroniques pour 1877, 1878 ; Chroniques : humeurs et caprices, 1884), ont ensuite été réunies lors de leur édition critique en deux volumes, organisation qui a ici été reprise.

Choix d'études

Michel Biron, « La tyrannie du silence », dans Liberté, vol. 50, n° 4 / n° 282 (novembre 2008), p. 52-57.

Marcel-Aimé Gagnon, Le ciel et l’enfer d’Arthur Buies, Québec, Presses de l’Université Laval, 1965.

John Hare, « Arthur Buies, essayiste : une introduction à la lecture de son œuvre », dans Paul Wyczynski, François Gallays et Sylvain Simard (dir.), L'essai et la prose d'idées au Québec, Montréal, Fides (Archives des lettres canadiennes), t. VI, 1985, p. 295-311.

Léopold Lamontagne, Arthur Buies, homme de lettres, Québec, Presses de l’Université Laval, 1957.

Isabelle Lavoie-Coutu, « Postures littéraires et modernité dans les chroniques sur les régions d’Arthur Buies », mémoire de maîtrise, département des littératures de langue française, Université de Montréal, 2014.

Jonathan Livernois, « Le pouvoir démiurgique d’un critique : Arthur Buies, personnage de Claude-Henri Grignon », dans @nalyses, vol. 6, n° 1 (hiver 2011), p. 362-382.

Laurent Mailhot, « Un écrivain du XIXᵉ siècle aujourd’hui », dans Anthologie d'Arthur Buies, Montréal, Bibliothèque québécoise, 1994, p. 9-44.

Sébastien Paré, « Chroniqueur de l’urbanité : Arthur Buies à Québec, 1871-1877 », mémoire de maîtrise, département des littératures, Université Laval, 1999.

Francis Parmentier, « Introduction », dans Arthur Buies, Chroniques I, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 1986, p. 7-47.

Sylvain Simard, « Les problèmes de la littérature québécoise de la seconde moitié du 19e siècle, tels que vus par Arthur Buies dans La Lanterne et Lettres sur le Canada », mémoire de maîtrise, département de langue et littérature françaises, Université McGill, 1971.

Jean-Pierre Tusseau, « La fin "édifiante" d’Arthur Buies », dans Études françaises, vol. 9, n° 1 (février 1973), p. 45-54.

Georges-André Vachon, « Arthur Buies, écrivain », dans Études françaises, vol. 6, n° 3 (août 1970), p. 283-296.

Notes sur l’édition

Dates de parution : L’ensemble des chroniques, conférences et articles rassemblés dans les volumes I et II sont parus dans différents journaux (Le Pays, L’Opinion publique, La Minerve, Le National, Le Canadien, L’Événement, etc.) entre 1871 et 1877. Après leur publication dans la presse, plusieurs de ces textes ont été édités en volume du vivant de Buies, notamment dans Chroniques. Humeurs et caprices (1873), Chroniques. Voyages, etc., etc. (1875), Petites chroniques pour 1877 (1878) et Chroniques canadiennes. Humeurs et caprices (1884). Le texte de référence présenté ici repose sur ces quatre volumes. On se reportera à l’édition critique des Presses de l’Université de Montréal pour plus de détails sur les dates de parution originale et de réédition de chaque article.

Textes de référence :
- Arthur Buies, Chroniques I, édition établie par Francis Parmentier, Montréal, Presses de l’Université de Montréal (Bibliothèque du Nouveau Monde), 1986, 653 p.
- Arthur Buies, Chroniques II, édition établie par Francis Parmentier, Montréal, Presses de l’Université de Montréal (Bibliothèque du Nouveau Monde), 1991, 502 p.

Établissement du texte : Le texte que nous reprenons est conforme à l’édition de référence des Presses de l’Université de Montréal. Il ne comprend toutefois que le texte de l’auteur Arthur Buies, sans l’appareil critique (commentaires, notes, variantes et appendices) de Francis Parmentier. Les notes en fin de texte sont donc des précisions apportées par Arthur Buies lui-même. Ce texte est fondé sur l’édition en volume de 1884 (la dernière édition revue par l’auteur). Le texte de l’édition des Presses de l’Université de Montréal respecte la langue de l’époque de Buies et préserve ainsi les tournures et graphies archaïques (comme « siége » et « poële »), tout en normalisant l’usage des signes typographiques (trait d’union, accent circonflexe, accentuation des majuscules) et en rectifiant les coquilles évidentes. Les seules modifications introduites à l’occasion de la présente édition numérique visaient, en de rares cas, à rectifier des coquilles subsistantes, en conformité avec les intentions éditoriales de Francis Parmentier et des Presses de l’Université de Montréal.

Accès aux éditions originales numérisées :
- Arthur Buies, Chroniques. Humeurs et caprices, Québec, Typographie de C. Darveau, 1873.
- Arthur Buies, Chroniques. Voyages, etc., etc., vol. II, Québec, Typographie de C. Darveau, 1875.
- Arthur Buies, Petites chroniques pour 1877, Québec, Imprimerie de C. Darveau, 1878.
- Arthur Buies, Chroniques canadiennes. Humeurs et caprices, vol. I, Montréal, Eusèbe Senécal & Fils, imprimeurs, 1884.

Accès au texte de l'œuvre en version brute (format markdown) : buies-chroniques.md

Date de publication de l'édition numérique : 2020

ISBN de l'édition numérique : 978-2-924446-19-5

DOI de l'édition numérique : https://doi.org/10.47123/YUYA4102